Fond rouge

La Réunion de Paris de 825 : enjeux théologiques et politiques de la controverse des images

Appel à candidatures adressé aux doctorants et post-doctorants de l’École doctorale de l’EPHE - PSL. Date limite pour la soumission des candidatures : 27 janvier 2025.

 

Kristina Mitalaitė (Lithuanian Culture Research Institute, associée au CNRS) et Jeffrey Berland (Université de Tübingen) organisent deux journées d’études à l’Institut historique allemand de Paris, les 5 et 6 novembre 2025, à l’occasion du 1200e anniversaire de la Réunion épiscopale de Paris de 825. Ayant déjà réuni un groupe solide d’universitaires confirmés, ils souhaitent sélectionner deux jeunes chercheurs (doctorants ou postdoctorants), en partenariat avec l’école doctorale de l’EPHE - PSL, afin de diversifier les perspectives et promouvoir de nouvelles recherches. Une publication collective est envisagée.

 

Ces journées d’études sont consacrées à la commémoration des 1200 ans de la Réunion épiscopale de Paris de 825, convoquée par les souverains carolingiens Louis le Pieux et Lothaire. Stimulés par la lettre de l’empereur byzantin Michel II (824), les évêques réunis à Paris formulèrent une conception de la place des images dans le culte chrétien distincte à la fois de l’iconophilie papale et de l’iconoclasme byzantin, engageant ainsi l’Église franque dans un dialogue exigeant avec le reste de l’oikoumene. Par ailleurs, dans le sillage de la Réunion, les échanges diplomatiques entre Constantinople et la Francie s’intensifièrent, et des intellectuels proches du pouvoir carolingien rédigèrent des opuscules traitant du culte des images et de la croix. L’événement permettra également d’aborder les dynamiques internes au règne de Louis le Pieux (814-40), marqué par la montée en puissance du rôle des évêques, par les tentatives de contrôle impérial sur la papauté, ainsi que par les crises et recompositions politiques issues des dissensions familiales. La Réunion de Paris de 825 mérite donc d’être contextualisée dans son environnement politico-institutionnel, et d’être abordée à l’échelle de son importance pour l’histoire de l’art, de l’Église, des pensées et pratiques religieuses, et des dynamiques qui joignirent, non sans remous, les rives de la Seine à celles du Tibre et du Bosphore.

 

Les doctorants et postdoctorants issus de disciplines variées (histoire, paléographie, histoire de l’art, philologie, archéologie, etc.) sont invités à proposer de contributions s’inscrivant dans les axes suivants :

  • La place des images, de la croix ou des statues dans les divers contextes du haut Moyen Âge chrétien : liturgie, processions, dévotion privée, espaces monastiques, palatiaux, etc.
  • Les opuscules et traités sur le culte des images et de la croix à l’époque de Louis le Pieux, tels que ceux de Claude de Turin, Jonas d’Orléans, Dungal de Pavie, Raban Maur, ou Einhard.
  • Plus largement, les polémiques intra-chrétiennes au haut Moyen Âge, liées à la place des images et de la croix dans le culte et dans l’espace sacré, pouvant impliquer Rome, les Francs, Byzance, mais également les mondes irlandais et anglo-saxons, ou encore les Melkites et Mozarabes.
  • Les polémiques des auteurs chrétiens du haut Moyen Âge avec d’autres groupes religieux – juifs, musulmans ou païens. Ces travaux pourront mettre en lumière l’importance de l’architecture, de l’art religieux et/ou des pratiques dévotionnelles, tant envers des éléments naturels qu’envers des objets matériels, tels que les sculptures, les images, les croix ou les reliques, dans la construction des controverses interreligieuses.
  • Les échanges intellectuels impliquant l’abbé Hilduin et l’école de Saint-Denis, en particulier autour du corpus de Pseudo-Denys l’Aréopagite. Les propositions pourront explorer les caractéristiques paléographiques du scriptorium de Saint-Denis, ses techniques de traduction – notamment du corpus de Pseudo-Denys – et leur rôle dans la diffusion de l’influence de ce Père grec sur la philosophie et la théologie occidentales à l’époque carolingienne.
  • Le rôle des conciles et des évêques dans les dynamiques de pouvoir au haut Moyen Âge.
  • Le poids des polémiques théologiques dans les relations diplomatiques au haut Moyen Âge, notamment – mais pas exclusivement – entre Byzance et l’Occident.

Les candidats doivent être en cours de doctorat ou avoir défendu leur thèse dans les quatre dernières années (2021-24). Ils sont invités à soumettre un court résumé de leur proposition (300 à 500 mots) en vue d’une présentation orale de 25 à 30 mn, en français ou en anglais, ainsi qu’un curriculum vitae, avant le 27 janvier 2025. Merci d’indiquer si une aide financière pour les frais de transport et d’hébergement est nécessaire.

 

Les propositions et questions éventuelles doivent être envoyées aux deux co-organisateurs : Jeffrey Berland (@email) et Kristina Mitalaitė (@email).