Amina
METTOUCHI
Pendant la préparation de sa thèse, Amina Mettouchi exerce les fonctions d'Allocataire-Monitrice Normalienne à l'Université de Rouen, puis celles d'Attachée Temporaire d'Enseignement et de Recherche à l'Université de Nantes, où elle est recrutée comme Maître de Conférences en linguistique anglaise en 1996.
Elle mène de front une carrière d'enseignement en anglais, et de recherche en berbère et en anglais, jusqu'à son élection à l'EPHE en 2009. Auparavant, ayant obtenu en 2005 une Habilitation à Diriger des Recherches, elle avait été nommée Professeure de linguistique anglaise à l'Université de Nantes en 2006.
Elle est nommée membre junior à l'Institut Universitaire de France. Porteuse de deux projets ANR internationaux, CorpAfroAs (2006-2012) puis CorTypo (2013-2017), et co-porteuse de 2012 à 2015 d'un projet du Labex EFL (TCA-ISGR, 2012-2019)
En 2020, elle a co-fondé l'ILARA, Institut des Langues Rares de l'EPHE, et est responsable de sa branche en ligne.
Elle est membre du laboratoire LLACAN, UMR 8135 du CNRS.
Sa recherche englobe l'ensemble des langues berbères, dans une perspective comparative. Ses travaux portent sur la sémantique, la morphosyntaxe, la structure de l'information, la prosodie et la gestualité, la documentation linguistique, la grammaticalisation, la littérature orale, et les corpus électroniques.
Sensible au danger de disparition des langues vernaculaires, Amina Mettouchi s'intéresse aux variétés de berbère menacées et a entrepris d'une part la documentation et l'analyse d'une langue berbère en danger parlée dans la région de Touggourt, dans le Sahara algérien, et d'autre part le lancement d'un projet d'auto-documentation des langues berbères. Cette orientation l'a amenée à intégrer davantage la dimension culturelle et anthropologique à son travail de linguistique, notamment autour de l'alimentation, des arts verbaux, et de la gestualité.
- Auto-Documentation des langues amazighes (berbères) (2018-2023)
Conceptrice et organisatrice (PI) du projet.
Sur les quelque 7000 langues actuellement parlées dans le monde, 30% le sont en Afrique. Et parmi celles-ci, seules 6% ont été documentées à travers des programmes de recherche. Sachant que la vitesse d'extinction des langues est fulgurante (une langue disparaît tous les quinze jours), il est clair que les programmes universitaires et les fondations de mécénat associées (ELDP, DoBes) ne pourront documenter qu'une infime partie de ce patrimoine immatériel essentiel.
Sur la base de ce constat, Amina Mettouchi a conçu et mis en place un programme d'auto-documentation, centré sur les langues berbères, mais dont les méthodes, outils et principes sont transposables à d'autres aires linguistiques. Il s'agit de la constitution, par les locuteurs eux-mêmes, d'un corpus d'enregistrements de leur propre langue et culture, en utilisant des méthodes et des outils (smartphones, caméras GoPro, réseaux sociaux etc.) qui n'impliquent pas d'institutions académiques ou de financement, d'ONG ou d'autres soutiens externes, mais sont accessibles à tout locuteur ou toute communauté dans leur environnement propre.
Site de référence (médias sociaux (YouTube, Facebook, Twitter) accessibles via le site).
Présentation en ligne, colloque international ICLDC7, 4 mai 2021, Hawaii (youtube).