Avis de soutenance - doctorat - Adeline LEVILION

Informations pratiques
Ecole doctorale 472
EPHE-Maison des Sciences de l'Homme au 54 Bd Raspail, 75006 Paris - Salle 1
Ajouter à mon calendrier
Soutenue par Adeline LEVILION

La substance selon Duns Scot dans le livre VII des Questions sur la Métaphysique. Etude de la première rédaction et réflexions sur les rédactions ultérieures.

Le concept de substance a subi d'importantes modifications au Moyen Age au cours de la période de réception de la Métaphysique d'Aristote au XIIIe siècle. Il s'est trouvé alors réinvesti d'un questionnement sur l'être qui intègre à d'anciennes traditions d'élaboration conceptuelle du divin et du créé différents courants de pensée grecs et arabes. Duns Scot se situe dans cette histoire. Ses Questions sur la Métaphysique, composées une première fois dans le cadre d'un enseignement dispensé aux frères mineurs de son couvent, portent la trace d'un inlassable travail de révision visant à en refonder l'interprétation. Le présent travail s'attache à reconstituer la contribution de Duns Scot à un remodelage du concept de substance à travers l'étude du livre VII de son commentaire à la Métaphysique, et plus particulièrement de la première rédaction de celui-ci. Le travail se confronte au problème de la chronologie des textes en proposant une datation relative de chacun d'entre eux. Il se fonde sur une traduction accompagnée de l'indication des sources, placée en annexe, et sur une comparaison méthodique des textes de la première rédaction avec ceux d'un auteur anglais actif à la faculté des Arts d'Oxford dans les années 1280, John Dinsdale, à partir d'une transcription inédite de ceux-ci. La conceptualisation de la substance déployée par Duns Scot dès ses premiers écrits ne peut se comprendre qu'à partir de sa logique et de l'interprétation de la doctrine aristotélicienne de la pluralité des sens de l'être comme équivocité logique et analogie réelle de l'étant, issue de la tradition anglaise. La substance est d'abord pensée comme un étant réel, radicalement distinct de ses accidents ; sur ce fonds épuré mais difficilement saisissable, viennent se greffer plusieurs conceptions traditionnelles issues de Thomas d'Aquin et de Boèce. Malgré la refondation de la métaphysique qui intervient au moment où Duns Scot embrasse la thèse de l'univocité de l'étant, sa doctrine de la substance ne se trouve pas profondément modifiée ; c'est plutôt la gnoséologie de la substance qui l'est, de sorte que le concept de substance devient lui-même objet d'examen.

Substance in Book VII of the Questions on the Metaphysics by Duns Scotus. Study of the initial draft and considerations of later drafts.

The concept of substance underwent significant transformations in the Middle Ages during the time of the reception of Aristotle's Metaphysics in the 13th century. This concept became intertwined anew with the question about being, incorporating into older traditions of conceptual elaboration of the divine and the created, various Greek and Arab currents of thought. Duns Scotus is set within the scope of this historical context. His Questions on the Metaphysics, initially composed for the friars minor in his convent, bear the mark of an incessant revision aimed at re-founding its interpretation. The present work aims to reconstruct Duns Scotus' contribution to the remodeling of the concept of substance through a study of Book VII of his commentary on the Metaphysics, and more specifically of its first draft. The thesis confronts the issue of the texts' chronology by proposing a relative dating of each of them. It is founded on a translation (accompanied by an indication of the sources) placed in an appendix, and on a methodical comparison of the texts of the first draft with those of an English author active in the Faculty of Arts at Oxford in the 1280s, John Dinsdale. This comparison is based on a transcription of the latter's relevant unpublished texts. The conceptualization of substance deployed by Duns Scotus from his earliest writings onwards, can only be understood through his logic and his interpretation of the Aristotelian doctrine of the plurality of senses of being as logical equivocity and real analogy of being, stemming from the English tradition. Substance is first thought of as a real being, radically distinct from its accidents ; on this purified but difficult to grasp entity, several traditional conceptions inherited from Thomas Aquinas and Boethius are grafted. Despite the refounding of metaphysics that occurs when Duns Scotus embraces the thesis of the univocity of being, his doctrine of substance is not profoundly modified. Rather, it is the gnoseology of substance that is transformed, so that the concept of substance itself becomes an object of examination.
Directeur de thèse :
Olivier BOULNOIS
Unité de recherche :
Laboratoire d'études sur les monothéismes
Membres du jury :
  • Directeur de thèse : Olivier BOULNOIS
  • Président : Kristell TREGO , Professeur (Université de Fribourg)
  • Rapporteur : Cecilia TRIFOGLI , Professor (Oxford University)
  • Examinateur : Tobias HOFFMANN , Professeur (Sorbonne Université)
  • Examinateur : Dominique DEMANGE , Maître de conférences (Université Paris-Nanterre)
Diplôme :
Doctorat Religions et systèmes de pensée
Spécialité de soutenance :
Philosophie, textes et savoirs