Avis de soutenance - doctorat - Bruce CABARET

Cette étude, basée sur une enquête anthropologique effectuée en France et au Japon, a pour objectif d'analyser la pluralité des discours portant sur les arts martiaux japonais, que ce soit auprès de pratiquants ou au sein de la culture populaire qui les a inspirés (cinéma, magazines spécialisés, séries télévisées, documentaires, etc.). Nous tentons ainsi de comprendre quelles sont les principales représentations les plus communément partagées par des pratiquants français tout en les confrontant avec celles de pratiquants japonais. Ce travail permet de mettre en évidence une certaine acculturation franco-japonaise, fruit d'un japonisme rédempteur perçu par des pratiquants français comme une sorte d'antidote à une société occidentale dépeinte comme amorale et déracinée. Évoluant dans un environnement où les références prétendument japonaises sont devenues monnaie courante, certains espèrent expérimenter une certaine forme de japonité à travers ce qui serait à leurs yeux l'un des éléments fondateurs : les arts martiaux. Ces disciplines deviennent alors une sorte de prisme à travers lequel le Japon et sa culture sont imaginés. La figure du samurai est ainsi considérée comme un modèle de vertu chevaleresque « art-martialiste » dont les codes comportementaux sont perçus comme les principales influences de ceux ayant cours aujourd'hui au Japon. Notre travail permet ainsi d'analyser les raisons de telles représentations, fruits d'interprétations idéologiques et de désirs d'exotisme, dont le poids est devenu tel qu'il est parvenu à se juxtaposer à la réalité et à influencer certains travaux universitaires.