Avis de soutenance - doctorat - Claudia GIANTURCO
Informations pratiques
Ecole doctorale 472
Università degli Studi di Salerno, Via Giovanni Paolo II, 132, 84084, Fisciano (SA), Edificio D, piano II
Ajouter à mon calendrier
- iCal
- Yahoo!
- Outlook.com
- Office365
Choose a calendar service :
Soutenue par
Claudia GIANTURCO
Le problème de la nature du mal chez Proclus et dans le Pseudo-Denys.
Le présent projet de recherche se propose d'analyser le problème du mal chez Proclus et dans le Pseudo-Denys, afin de démontrer la dépendance forte et précise du Pseudo-Denys à l'égard de la pensée proclienne, qui émerge de manière exemplaire du traitement du problème du mal. L'objet privilégié de l'analyse seront les œuvres spécifiquement consacrées par les deux auteurs au problème du mal : le De Malorum Subsistentia de Proclus (objet du premier chapitre de la thèse) et le quatrième chapitre du De divinis nominibus du Pseudo-Denys (objet du deuxième chapitre). Bien que les similitudes conceptuelles entre les deux traités sur le mal aient déjà été démontrées par d'éminents chercheurs, le présent projet de recherche se propose de ne pas s'arrêter à l'analyse philosophico-théorique de la question mais, à partir de là, d'élaborer une étude comparative spécifique - également de nature philologique-terminologique - entre les deux œuvres afin d'identifier des affinités textuelles précises qui démontreront davantage la dépendance directe et précise de la ‘théodicée' pseudo-dionysienne à l'égard de la théodicée proclienne. Cette analyse fera l'objet du troisième chapitre, qui montrera, dans une première partie, les similitudes susmentionnées et, dans une seconde partie, les divergences et les éléments d'originalité du traitement pseudo-dionysien par rapport au traitement proclien (qui se manifestent notamment en ce qui concerne la méchanceté des démons, le thème de la nécessité des maux et le caractère volontaire du mal).
Plus précisément, à travers une analyse précise et approfondie du De Malorum Subsistentia de Proclus, il sera possible, dans le premier chapitre, d'identifier les hypothèses fondamentales qui constituent son traitement du mal : 1) la négation de la subsistance ontologique autonome du mal, 2) la relation nécessaire et étroite du mal avec le Bien pour que le mal puisse subsister de quelque manière que ce soit , et 3) l'affirmation de l'absence d'une causalité unique et parfaite pour le mal lui-même. En suivant les arguments complexes et articulés du Diadoque, il sera possible de comprendre l'importance décisive de ces hypothèses dans le traitement proclien du mal afin d'arriver au concept fondamental du mal comme παρυπόστασις, ‘forme d'existence collatérale', qui représente un point d'originalité incontestable du Diadoque.
En procédant dans le deuxième chapitre à l'analyse de la théodicée pseudo-dionysienne, on peut voir comment l'Aréopagite élabore une conception de la nature du mal très proche de celle proclienne, en retraçant ses principales hypothèses, au-delà de quelques différences inévitables dues à la perspective chrétienne qui façonne l'ensemble du Corpus Dionysiacum. On peut alors voir comment la conclusion de l'Aréopagite concernant la définition du mal est similaire à celle de Proclus : puisqu'au mal ne peut être attribué qu'une forme d'existence accidentelle qui n'a pas de principe propre, pour le Pseudo-Denys il ne peut être configuré que comme une παρυπόστασις, ou - encore - comme une ‘forme d'existence collatérale'. C'est en effet dans l'usage que fait le Pseudo-Denys du terme παρυπόστασις pour désigner la nature du mal que l'on peut reconnaître non seulement le plus grand point de continuité entre les conceptions proclienne et pseudo-dionysienne du mal, mais surtout la dépendance de la seconde à l'égard de la première.
The problem of the nature of evil in Proclus and in Pseudo-Dionysius.
The aim of this project is to analyse the problem of evil in Proclus and in Pseudo-Dionysius, in order to demonstrate the strong and precise dependence of Pseudo- Dionysius on Proclian thought, which emerges in an exemplary manner from the treatment of the problem of evil. The focus of the analysis will be the works specifically devoted by the two authors to the problem of evil: Proclus' De Malorum Subsistentia (first chapter of the thesis) and the fourth chapter of Pseudo- Dionysius' De divinis nominibus (second chapter of the thesis). Although the conceptual similarities between the two treatises on evil have already been demonstrated by eminent scholars, the aim of the present research project is not to stop at the philosophical-theoretical analysis of the question, but rather to develop a specific comparative study - also of a philological-terminological nature - between the two works in order to identify precise textual affinities that will further demonstrate the direct and precise dependence of the pseudo-Dionysian ‘theodicy' on the Proclian. This analysis will be the subject of the third chapter, which will show, in the first part, the aforementioned similarities and, in the second part, the divergences and the elements of originality of the pseudo-Dionysian treatment in relation to the Proclian one (which concern in particular the malice of the demons, the theme of the necessity of evils and the voluntary character of evil).
More precisely, through a precise and thorough analysis of Proclus' De Malorum Subsistentia, it will be possible, in the first chapter, to identify the fundamental assumptions that constitute his treatment of evil: 1) the denial of the autonomous ontological subsistence of evil, 2) the necessary and close relation of evil to the Good, for evil to subsist in any way, and 3) the affirmation of the absence of a unique and perfect causality for evil itself. Following the complex and articulated arguments of the Diadochus, it will be possible to understand the decisive importance of these hypotheses in the Proclian treatment for the fundamental concept of evil as παρυπόστασις, ‘collateral form of existence', which represents a point of unquestionable originality of the Diadochus.
Proceeding in the second chapter to an analysis of the pseudo-Dionysian theodicy, we can see how the Areopagite elaborates a conception of the nature of evil very close to the Proclian one, tracing its main hypotheses, beyond some inevitable differences due to the Christian perspective that shapes the whole Corpus Dionysiacum. We can then see how the Areopagite's conclusion regarding the definition of evil is similar to that of Proclus: since to evil can only be attributed an accidental form of existence that has no principle of its own, for the Pseudo-Dionysius evil can only be configured as a παρυπόστασις, or - again - as a ‘collateral form of existence'. Indeed, it is in Pseudo-Dionysius' use of the term παρυπόστασις to designate the nature of evil that we can recognise not only the greatest point of continuity between the Proclian and the Pseudo-Dionysian conceptions of evil, but above all the dependence of the latter on the former.
Directeur de thèse :
Philippe HOFFMANN
Cotutelle :
l'Université de Salerne (ITALIE)
Unité de recherche :
Laboratoire d'études sur les monothéismes
Membres du jury :
- Directeur de thèse : Philippe HOFFMANN
- CoDirecteur de thèse : Michele ABBATE , Professeur (Università degli Studi di Salerno)
- Président : Laurent LAVAUD , Professeur des universités (École Normale Supérieure de Lyon)
- Examinateur : Alessandro Domenico CONTI , Professeur des universités (Università degli Studi dell'Aquila)
- Rapporteur : Francesco FRONTEROTTA , Professeur (Università la Sapienza di Roma)
- Rapporteur : Ernesto Sergio MAINOLDI , Maître de recherche (Fondazione Franceschini di Firenze)
Diplôme :
Doctorat Religions et systèmes de pensée
Spécialité de soutenance :
Philosophie, textes et savoirs