Avis de soutenance - doctorat - David DOUGLAS

À travers des analyses détaillées et innovatrices de plusieurs papyrus d'Herculanum, la thèse interroge le rôle des textes dans la transmission de la philosophie épicurienne durant la période s'étendant du Ier au IIe siècles av. J.‑C. Nous nous intéressons notamment, dans un premier temps, à la question de la formation d'un canon de textes d'autorité au sein de l'école épicurienne, composé des écrits de ses fondateurs, et aux controverses suscitées par la lecture critique de ce canon parmi les générations successives de l'école. Mettant à profit les informations conservées par les papyrus sur la vie et l'œuvre d'épicuriens comme Philonidès de Laodicée (PHerc. 1044), Démétrios Lacon (PHerc. 1012), Zénon de Sidon et Philodème de Gadara (PHerc. 1005/862, 1485), nous traçons le développement de différents courants opposés d'épicurisme et leurs divergences quant à l'interprétation des textes de l'école. La seconde partie de la thèse se consacre à la fonction des textes «hypomnématiques» dans la transmission de l'épicurisme. Ces textes constituaient une sorte de littérature secondaire dans le cadre de l'école, étant destinés à faciliter la rétention et la mise en pratique de son enseignement et pouvant revêtir la forme de résumés de cours, de notes de lecture ou d'exposés sommaires de la doctrine. Nous relevons en particulier l'importance du rapport, précédemment méconnu, entre le texte hypomnématique et le discours oral philosophique (diatribê) ainsi que la destination limitée de ces textes aux adeptes de l'épicurisme.