Avis de soutenance - doctorat - Nicolas LEMEE

Lorsque l'on évoque les différentes branches de la stratégie, ce qui revient le plus souvent à l'esprit, ce sont les trois grandes familles constituées par les stratégies terrestres, aériennes et navales. A cela, un public averti des questions stratégiques n'oubliera pas de rajouter la toute nouvelle stratégie cyber, voir la stratégie spatiale naissante. D'un autre côté, la non-violence renvoie le plus souvent à l'image du Mahatma Gandhi, à laquelle on peut rajouter quelques grandes figures plus contemporaines, à l'image de Martin Luther King, ou bien encore Nelson Mandela, pour ne citer que ces quelques exemples. Cependant, très peu de stratégistes sont en mesure de pouvoir faire l'union entre la stratégie d'un côté et la non-violence d'un autre côté. Pourtant, cette fusion existe, elle s'appelle la lutte nonviolente (L.Nv). Née d'une double filiation, Britannique d'abord, puis Américaine ensuite, c'est aux Etats-Unis qu'elle connut une conceptualisation systématique avant qu'elle ne soit mise en pratique par le biais d'institutions privés. Les bénéfices obtenus, sans commune mesure avec un conflit de type militaire, permettent d'atteindre des résultats géopolitiques importants à un moindre coût, tant du point de vue des pertes humaines que de l'incidence financière induite par un tel type de conflit. Le but de ce projet de thèse est de retranscrire l'histoire d'une mutation stratégique, intervenue au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et qui verra comment la non-violence initiée par Gandhi est devenue la lutte nonviolente sous la férule du politologue américain Gene Sharp.