Avis de soutenance HDR - Jean-Charles GESLOT

Jean-Charles GESLOT présentera ses travaux en vue de l'obtention de son habilitation à diriger des recherches (HDR).

Titre des travaux : Histoire et culture au XIX^e siècle : politiques, livres, lectures.

Lieu de soutenance : Sorbonne, salle Gaston Paris, 17 rue de la Sorbonne, escalier E, 1^er étage, 75005 Paris.

Date et heure : 03 décembre 2022, 14h00.

Membres du jury : DERUELLE Aude, CHAPRON Emmanuelle, GARCIA Patrick, AMBROISE-RENDU Anne-Claude, SOREL Patricia, YON Jean-Claude (garant).

Le dossier d’habilitation des recherches présenté s’intitule Histoire et cultures au XIX^e siècle : politiques, livres, lectures. Le premier des trois volumes est un mémoire de synthèse intitulé Un historien par sa bibliothèque. Etude d'une culture historique et professionnelle. Le deuxième volume est constitué d'un recueil de 26 publications organisées autour de quatre thématiques : « Politiques artistiques et culturelles au XIX^e siècle : acteurs, institutions, transferts » ; « Histoire et historiens au XIX^e siècle : filiations, générations, passions » ; « Édition et histoire au XIX^e siècle : marché, publics, traduction » ; « Histoire des représentations : le XIX^e siècle en images, d’hier à aujourd’hui ». Le troisième volume est un mémoire inédit intitulé : Lire la nation. Enjeux éditoriaux et culturels des Histoires de France au XIXe siècle (1800-1880). Les Histoires de France constituent en effet au XIX^e siècle un véritable phénomène éditorial, aux amples résonances culturelles. Les ouvrages dont il est question, qui dépassent le seul modèle des grandes collections monumentales emblématiques comme celles d’Henri Martin ou Jules Michelet, constituent moins un genre éditorial – du reste mouvant et protéiforme – qu’elles ne correspondent à un projet intellectuel et historiographique : retracer le passé de la nation dans son intégralité, des origines gauloises ou franques à la Révolution ou au XIX^e siècle. Si cette production s’inscrit largement dans les cadres éditoriaux hérités de l’époque des Lumières, elle se renouvelle profondément ensuite, notamment à partir des années 1830, avec la diversification des formes et l’imposition des ouvrages à dimension pédagogique, qui constituent la grande majorité des 781 titres produits entre 1800 et 1880. Objet commercial, voire mercantile, attirant pour beaucoup de professionnels du livre, l’Histoire de France est aussi l’objet de stratégies de prescriptions, de la part de l’État, par l’intermédiaire des concessions du ministère de l’Instruction publique, mais aussi du côté des réseaux de bibliothèques communales, populaires et paroissiales. L’enjeu est politique aussi : on distingue nettement deux réseaux distincts de diffusion de ces ouvrages, officiels et libéraux d’un côté, catholiques et traditionalistes de l’autre. L’essai d’étude des publics qui termine ce mémoire montre la pénétration effective de ces discours sur le passé national dans toutes les régions et dans toutes les couches de la société, grâce à l’essor des réseaux de librairies, d’écoles et de bibliothèques – de façon inégale toutefois, et sans que l’on puisse conclure à une réelle influence de ces ouvrages sur l’essor du sentiment national durant cette période.