Décès de Jan Assmann
L’École Pratique des Hautes Études a le regret de vous faire part du décès de Jan Asmann, survenu dans la nuit du 18 au 19 février 2024.
Égyptologue et historien des religions, Jan Assmann a profondément et durablement marqué la recherche dans ces domaines.
En s’appuyant sur des approches développées dans les sciences sociales et historiques, il a permis de renouveler certaines questions fondamentales de la religion égyptienne, notamment celles relatives au monothéisme ou certains concepts centraux comme la « Maât », idée de justice sociale. Il est parmi les premiers à avoir étudié la dimension historique de la religion égyptienne. Avec son épouse, Aleida Assmann, il travaillait depuis plusieurs années sur les questions de mémoire culturelle, travaux pour lesquels ils ont obtenu le Prix Balzan en 2017.
Né en 1938 en Allemagne, Jan Assman s’est formé à l’égyptologie, l’archéologie et les études classiques à Munich, Heidelberg, et Göttingen. Il a été étudiant à l’École Pratique des Hautes Études au début des années soixante, en particulier auprès de Georges Posener, dont il est demeuré le disciple tout au long de sa vie, et de Jacques Jean Clère et Michel Malinine. À partir de 1967, il a dirigé des fouilles archéologiques dans la nécropole thébaine. De 1976 à 2003, il a occupé la chaire d’égyptologie à l’Université de Heidelberg, dont il est devenu professeur émérite. Membre de l’Académie des Sciences de Heidelberg, il a été nommé en 2005 professeur honoraire d'études culturelles à l'Université de Constance. Il était Docteur Honoris Causa de nombreuses universités à travers le monde et premier titulaire de la « Chaire du Louvre » à Paris en 2009.
Directeur d’études invité par Christiane Zivie-Coche à la section des Sciences religieuses de l’EPHE - PSL en 1999, son séminaire portait sur les liturgies funéraires des anciens Égyptiens. Celui-ci a fait l’objet d’une monographie, publiée à Paris en 2000, « Images et rites de la mort dans l’Égypte ancienne. L’apport des liturgies funéraires ».