Nouveau siège de l'EPHE - PSL au Campus Condorcet

Le nouveau siège de l'École présenté à l'AG de l'EPHE - PSL

Une assemblée générale de l'École Pratique des Hautes Études (EPHE) - PSL s’est tenue le 18 mars dernier au Centre de colloques du Campus Condorcet à Aubervilliers. Toute la communauté de l’établissement était invitée à découvrir les plans du nouveau siège et à échanger avec les équipes du Campus et les architectes.

« Maintenir une pluralité de nos implantations essentielle à nos enseignements et nos recherches, ainsi qu’à notre intégration dans PSL et à nos partenariats scientifiques »

 

Lors de son discours introductif, le Président Michel Hochmann a rappelé l’attachement de la communauté de l’EPHE - PSL à ses implantations dans le centre de Paris, ainsi qu’à ses autres implantations, qui sont essentielles à ses enseignements et à ses recherches. Il a lui-même fait partie de ceux qui se sont opposés au déménagement de l’École à Condorcet, mais, lorsqu’il a pris ses fonctions, il a fallu tenir compte des réalités, et il était trop tard pour revenir en arrière.

 

« L’installation sur le Campus permettra néanmoins de développer nos collaborations avec certains de nos grands partenaires, comme l’Humathèque, l’EHESS ou l’IRHT. Il faudra parallèlement obtenir de nouveaux locaux d’enseignement dans le centre de Paris pour remplacer ceux que nous perdrons au boulevard Raspail. Nous poursuivons nos négociations avec PSL dans ce sens ».

 

Michel Hochmann a salué le travail de la commission « bâtimentaire », qui a été mise en place en avril dernier pour mieux associer notre communauté aux choix concernant le nouveau siège. Il a tout particulièrement remercié Audrey Nassieu Maupas, chargée de mission pour l'immobilier, d’avoir animé cette commission aux côtés de Claire Compain, DGS de l’EPHE - PSL, ainsi que de Julien Bruyelle, directeur du patrimoine et de la logistique. Il s’est félicité de l’excellente écoute que nous avons reçue de la part des équipes du Campus et des architectes.

 

« Comment l’EPHE - PSL a-t-elle été associée à la mise au point de ce projet ? »

 

Audrey Nassieu Maupas a rappelé le rôle de la commission « bâtimentaire », créée en CA le 24 avril dernier, notamment pour adapter le projet lauréat du concours (18/03/24) aux besoins actualisés de l’école. Il s’agissait de modifier la répartition des espaces et des bureaux (administration, recherche et instituts) dans le cadre d’une réflexion collégiale. Elle a notamment souligné la transparence des débats au sein de la commission, qui représentait à la fois les enseignants-chercheurs, l’administration et les étudiants. L’avant-projet définitif (APD) a été au cœur des discussions en janvier et en mars. Ces discussions sont en train d’arriver à leur terme. Audrey Nassieu Maupas a de nouveau salué l’efficacité du dialogue avec Hélène Gobert et les équipes du Campus.

 

 

Présentation générale du Campus Condorcet

 

« Les universitaires doivent être partie prenante »

 

Pierre-Paul Zalio, Président de l’établissement public Campus Condorcet (EPCC), a salué l’équipe d’architectes (Vasseur et Atelier Téménidès Architectes) et Audrey Nassieu Maupas. L’aventure du Campus se poursuit pas à pas jusqu’en 2030, avec l’ouverture du siège de l’EHESS. Il rappelle que l’EPHE - PSL a joué un rôle fondateur dans cette aventure en 2007-2009. Une nouvelle opportunité s’ouvre ainsi aujourd’hui pour l’ensemble des humanités et des sciences sociales.

 

Pour mémoire, le Campus a ainsi mobilisé jusqu’à 650 millions d’euros et dépasse désormais le milliard d’euros d’investissements dans lesquels l’EPHE - PSL est un important contributeur (Biblissima, Humanum…). Condorcet est avant tout :

- une coopérative de 11 établissements qui ont décidé de travailler ensemble ;
- une plateforme d’infrastructures ;
- un campus partagé (1000 événements annuels et 80 unités de recherche).

 

Enfin, ce campus prend place dans un territoire en profonde transformation à travers la ZAC de Montjoie, sa zone Nord (habitations, commerces et espaces verts) et l’axe Est-Ouest, depuis le Carrefour Pleyel jusqu’au canal Saint-Denis.

 

 

Objectifs principaux et programme de l’opération

 

« Offrir une grande flexibilité d’usage »

 

Hélène Gobert, a souligné que le projet s’inscrit dans une procédure en loi MOP, une nouvelle règlementation plus simple à mettre en œuvre. La démarche adoptée visait notamment à considérer le coût global (investissement et exploitation-maintenance) du projet. Il s’agissait d’éviter que certains choix finissent par couter plus cher en maintenance, par exemple en privilégiant des matériaux durables ou en facilitant l’accessibilité des équipements techniques. A l’intérieur du bâtiment, il y a eu beaucoup d’évolutions permises par le dialogue avec la maitrise d’œuvre, le campus et l’EPHE - PSL. Les architectes ont su ainsi faire évoluer leur projet avec les besoins de l’école.

 

Le calendrier de l’opération

Concours d’architecture : avril 2023. 

Jury de sélection : juillet 2023 (4 candidats parmi 150). 

Jury de jugement : mars 2024. 

Marché de maîtrise d’œuvre : juin 2024. 

Études de conception : 2024 / 2025 (remise de l’APS à l’automne).

Appel d’offres travaux : septembre 2025 à mars 2026. 

Travaux : avril 2026 jusqu’en 2028. 

Livraison : printemps 2028.

 

 

Le projet architectural

 

Le projet lauréat a été réalisé par un groupement porté par « Explorations Architecture » avec une dizaine de cotraitants (ingénieurs, architectes, géotechnicien, économiste, paysagiste, bureaux d’études…). Leurs représentants ont pu présenter le projet lors de cette AG.

 

 

Futur siège de l'EPHE - PSL au Campus Condorcet

 

« Créer un lieu fonctionnel et évolutif offrant une grande flexibilité d’usage »

 

Les travaux d’études ont commencé fin 2023 ex-nihilo et avec une maitrise d’ouvrage dont les choix ont été réalisés de façon collégiale (Hélène Gombert, André Cristo et Laurent Courcoux) : un étage et des locaux techniques (chaufferie) ont ainsi pu être supprimés en optimisant le programme, tout en donnant plus d’ampleur aux espaces. Il s’agissait pour l’architecte de créer un lieu agréable pour l’ensemble de l’EPHE - PSL, avec une grande flexibilité d’usage et de remodelage des espaces (cloisons des bureaux etc.). Energies renouvelables et matériaux biosourcés ont aussi été utilisés pour respecter la réglementation environnementale (RE2020). L’objectif est enfin d’atteindre le niveau argent de la démarche BdF (bâtiments durables franciliens).

 

« Donner à l’EPHE un siège qui reflète son identité »

 

Il fallait donner un visage à l’école, comme un signal d’accueil au Nord du campus. L’entrée a donc été traitée comme une ouverture en offrant la façade principale aussi bien aux arrivants venus du Nord que du Sud. Côté « Cours des humanités », un élargissement visuel a été créé avec un jardin, surplombé par le bâtiment des chercheurs et sa terrasse alignés sur le front plus urbain de la rue Waldeck Rochet.

 

« Percevoir les activités par les jeux de transparence dans un espace accessible »

 

Le programme est divisé en deux grands volumes : les salles d’enseignements et un bâtiment tertiaire. Les salles d’enseignement, spacieuses, sont situées en partie basse (semi-enterrée) dans « le socle des savoirs », étagé sur 3 niveaux ; le bâtiment réservé à l’administration et à la recherche, plus étroit et en partie haute, est surplombé par un belvédère. Le rez-de-chaussée est très ouvert et transparent (vitré sur deux façades) avec un hall traversant depuis la rue Waldeck Rochet jusqu’à la passerelle accessible par le Cours des humanités. L’objectif est d’animer l’espace public et d’éclairer les salles de cours. L’accès aux parties basses est ouvert ; il est contrôlé dans les étages dédiés aux chercheurs et à l’administration.

 

« Créer des milieux viables et des variations avec la lumière naturelle »

 

Les espaces extérieurs sont conçus comme des pièces à part entière. Le jardin lui-même participe à l’éclairage et au rafraichissement des salles de cours, tout en magnifiant l’entrée. La terrasse (au-dessus du toit du socle épais) permet, par ailleurs, la rétention d’eaux pluviales au sein des espaces accueillant la terre végétale et les arbres qui y seront plantés. Il organise un monde à mi-chemin entre l’enseignement et la recherche. En terme paysager, il s’agissait aussi de créer des milieux avec une faune et une flore adaptée : une partie-basse avec un deck, plus intime et ombragée, et une toiture prenant davantage le vent avec des éléments symboliques (gris, argent, corail…), tout en intégrant des végétaux comme des éléments de sécurité discrets. Sa terrasse de 150 m2 pourra même accueillir de grands événements.

 

« Des espaces de rencontres assez variés et nombreux seront aussi créés »

 

Il y a une grande clarté d’aménagement avec deux axes de circulation majeurs (Nord-Sud et Est-Ouest) larges et traversants (lumière naturelle), structurant chacun des étages et permettant aux usagers de se repérer et de se rencontrer facilement. Le rez-de-chaussée est l’espace dédié à l’EPCC. Au 1er étage seront situées les salles de cours de l’EPHE - PSL, accessibles depuis l’escalier. A chaque extrémité, des grandes salles de 80 personnes et des petites salles tout autour.

 

Chaque étage dispose d’un espace de convivialité prolongé par une loggia. Chacun des plateaux dispose ainsi d’un espace extérieur avec vue sur le jardin et le Cours des humanités. Enfin, le belvédère offre un panorama sur les alentours.

 

Futur siège de l'EPHE - PSL au Campus Condorcet

 

« Sentir qu’on entre dans une école d’excellence »

 

Une passerelle a été proposée en surplomb du jardin bas. Elle permet de donner une certaine solennité à l’entrée de l’école. La généralisation des voutes en béton (dans tous les espaces) est aussi un élément essentiel de ce projet architectural. La terre a aussi été utilisée pour habiller sobrement et de façon intemporelle le hall. L’édifice sera rafraîchi par un système de ventilation naturel passif (ventelle et cheminée).

 

Les étages réservés à la recherche et à l’administration

 

Les étages (verts) R+3 et R+4 sont dédiés à la recherche et R+5 à R+7 (jaune) à l’administration. C’est une logique structurelle de programmation qui reste évolutive : 6 espaces par étage qui sont flexibles selon 8 trames de 1,25 m (2 trames pour 1 personne, 3 trames pour 2 etc.). La norme acoustique utilisée dans ces bureaux est celle d’un bâtiment d’enseignement et non de bureaux, ce qui augure d’un excellent confort d’usage pour les chercheurs et les personnels de l’administration.

 

 

Principes techniques

 

Il y a deux principaux types de structure :

- socle en ossature béton (remplissage en béton de chanvre) ;

- pavillon en structure hybride bois et béton (il a notamment fallu renoncer au plancher à cause de normes acoustiques).

 

Des matériaux sobres ont été choisis (béton bas carbone, finitions à la chaux, bois…) et la géométrie du bâtiment, étroit, a été dimensionnée pour assurer une ventilation naturelle, en association avec d’autres dispositifs passifs.

 

Futur siège de l'EPHE - PSL au Campus Condorcet - Intérieur

 

Questions

 

Michel Hochmann, Pierre-Paul Zalio ainsi que les représentants du groupement d’architecte se sont ensuite livrés à l’exercice des questions. Celles-ci portaient essentiellement sur l’ensoleillement, le chauffage comme les aménagements intérieurs et extérieurs.

 

Les études se poursuivent et continueront de prendre en compte les besoins utilisateurs dans le cadre de la flexibilité permise par le projet architectural : aménagement électrique des bureaux et des salles de cours, ouverture des fenêtres, contrôle d’accès, domotique, espaces de convivialités et de repos etc. Rendez-vous en septembre 2025 pour l’appel d’offres relatif aux travaux.