Nicolas
FIÉVÉ

Directeur d'études

Les recherches de Nicolas Fiévé reposent sur l’étude des documents anciens relatifs à l’architecture, à l’urbanisme, au paysage et aux jardins. Ces recherches donnent lieu, le plus souvent, à des traductions de ces documents et à l’élaboration de glossaires du vocabulaire technique. À côté ces travaux de philologie, Nicolas Fiévé mène aussi au Japon des études in situ sur les édifices anciens, les parcs et les jardins.

 

À l’origine médiéviste spécialiste de la période de Muromachi (1336-1573), il a étudié l'histoire de Kyōto, celle des pavillons de thé ou des palais Ashikaga. Depuis quelques années, il a orienté ses recherches sur les villas secondaires de la noblesse et des seigneurs domaniaux, des XVIIe et XVIIIe siècles.

 

Nicolas Fiévé s'intéresse aussi à la territorialité dans l’histoire des établissements humains. Ce thème procède d’un constat fait au cours de ses recherches : la conceptualisation de l’espace habité dans le Japon prémoderne a été à la source de pratiques respectueuses du milieu naturel, et ces pratiques, parfois encore vivaces, participent à un cycle vertueux d’attitudes et d’innovations originales en faveur d’une utilisation raisonnée des ressources de la Terre. Ce faisant, les études historiques de Nicolas Fiévé sur les établissements humains de Kyōto sont mises au service d’une réflexion sur la production d’espaces habités conçus dans une perspective soutenable.

  • Programme "Glossaire des termes spécialisés en archéologie, histoire de l’art, culture visuelle et histoire de l’architecture de la Chine et du Japon"

Responsables : Nicolas Fiévé et Alain Thote
Inscription disciplinaire : Archéologie, histoire de l’art, culture visuelle, architecture et paysage

 

Ce programme est centré sur des problèmes de vocabulaire. En effet, les termes spécialisés d’archéologie, d’histoire de l’art et d’architecture, en chinois comme en japonais, apparaissent rarement dans les dictionnaires bilingues, rendant la lecture des livres et articles difficile. D’autre part, ce vocabulaire particulier ne trouve pas plus sa place dans les dictionnaires chinois ou japonais unilingues. Des tentatives ont bien été entreprises pour publier des glossaires. Cependant, ces derniers se limitent au vocabulaire commun et ne peuvent tenir compte de l’évolution même de la langue. En Chine par exemple, l’introduction de concepts occidentaux au cours des trente dernières années dans les domaines aussi bien de l’histoire de l’art que de l’archéologie ou de la conservation du patrimoine architectural a contraint les chercheurs à créer de nouveaux termes. D’autres termes, en usage dans la première moitié du XXe siècle ont depuis lors disparu. Le glossaire devra avoir une dimension historique – car ces termes aujourd’hui inusités demeurent dans les livres et articles de cette époque.

Méthode. Pour pallier les difficultés générées par ces situations, il est nécessaire de constituer pour soi-même son propre glossaire, ce que font la plupart des chercheurs. En réunissant les compétences de chacun, on sera à même de mettre à la disposition de tous un outil extrêmement utile. La constitution de cet outil permettra aussi d’engager des échanges fructueux entre les chercheurs, les amenant à entreprendre une réflexion sur leur discipline. Le glossaire est réalisé par étape, en fonction du champ disciplinaire des chercheurs investis dans le projet. Pour le présent quinquennal, le projet débute dans les domaines de l’archéologie (Chine, Japon), ainsi que de l’histoire de l’architecture (Japon).

Résultats attendus. On vise à créer une base de données en ligne, qui sera illustrée, et qui devra être accessible à tous les chercheurs gratuitement. Ce glossaire présentera pour eux, mais aussi pour tous les étudiants dans ces domaines un intérêt immense.