Origine de la biodiversité et de l'endémisme à Madagascar
Madagascar, distinguée par sa faune et sa flore singulières ainsi que par un taux d'endémisme exceptionnel, occupe une place prééminente en tant que cinquième pays de mégadiversité.
L'île se caractérise par des taux d'endémisme notables, atteignant approximativement 90 % pour les vertébrés et 80 % pour les plantes. Cette biodiversité remarquable s'explique en partie par l'isolement géographique de l'île depuis environ 120 millions d'années, un phénomène qui a suscité un intérêt particulier pour les mécanismes de dispersion des organismes.
L'article publié dans la revue Earth Science Review par Daniel Aslanian et al. et cosigné par Sébastien Couette (EPHE - PSL), supporte une théorie relative à la colonisation de Madagascar par des organismes spécifiques.
Cette hypothèse rejette la notion traditionnelle de dispersion par radeau au profit de l'existence hypothétique de ponts de terre ou d'arches terrestres émergeant à des intervalles précis. Ces structures, constituées de hauts fonds et de monts marins le long de la ride de Davies, s'inscrivent dans le cadre d'une approche géologique éclairante.
L'analyse approfondie de l'épaisseur des sédiments, de la paléogéographie et de la paléobathymétrie démontre la possibilité de l'émergence intermittente de ces ponts de terre au cours du Cénozoïque.
La compilation de données bibliographiques révèle des périodes d'accroissement significatif de la diversité biologique, notamment entre 66 et 60 millions d'années, entre 36 et 30 millions d'années, et entre 12 et 5 millions d'années. En outre, l'analyse pollinique des carottes de sédiments des hauts fonds marins suggère une végétation variée, comprenant des écosystèmes de mangrove ainsi que des formations en altitude et en montagne. Cette étude offre ainsi une perspective scientifique éclairante sur l'histoire évolutive de Madagascar, mettant en lumière les dynamiques géologiques et biogéographiques qui ont contribué à façonner la biodiversité distinctive de cette île.