Ann-Gaëlle Attias, ancienne étudiante de l’EPHE – PSL et sixième femme rabbin de France

Portrait : Ann-Gaëlle Attias, ancienne étudiante de l’EPHE – PSL et sixième femme rabbin de France

Ann-Gaëlle Attias a reçu sa semikha (ordination rabbinique), devenant ainsi la sixième femme rabbin de France.

Le 23 octobre 2022, Ann-Gaëlle Attias a reçu sa semikha (ordination rabbinique), devenant ainsi la sixième femme rabbin de France, aux côtés de Pauline Bebe, Delphine Horvilleur, Floriane Chinsky, Daniela Touati et Iris Ferreira. Ancienne élève du master « Religion et laïcité dans la vie professionnelle et associative » de l’Institut d’étude des religions et de la laïcité (IREL) de l’École Pratique des Hautes Études, Ann-Gaëlle Attias revient sur son parcours.

 

Présentation

Née dans une famille juive du Maroc, Ann-Gaëlle Attias fréquente les écoles du Consistoire durant toute sa scolarité. Malgré un véritable intérêt pour la religion qu’elle développe très jeune, elle n’arrive pas à trouver sa place en tant que femme dans un judaïsme consistorial et orthodoxe. Préférant l’action aux études, elle se lance à 20 ans dans le journalisme où elle va faire carrière. Au fil des ans, elle a de plus en plus de mal à trouver du sens au métier qu’elle exerce depuis plus d’une vingtaine d’années. En parallèle, elle s’est rapprochée du judaïsme libéral et a renoué avec son attrait pour les études juives. Elle envisage un temps de se tourner vers le journalisme religieux rejoignant le master reconversion « Religion et laïcité dans la vie professionnelle et associative » de l’IREL, anciennement IESR. À l’issue de cette formation, elle décide d'une réorientation plus radicale et se lance dans les études rabbiniques : « Je n’aime pas la demi-mesure, il fallait y aller vraiment ».

 

Un master à l’EPHE – PSL décisif

Ann-Gaëlle Attias insiste sur la confiance que les enseignants de l’IREL et de l’EPHE – PSL lui ont accordée. « Ils n’ont pas regardé mes diplômes, mais ce que j’avais fait ».
Ce master est un master professionnel, destiné à des personnes qui travaillent et qui souhaitent continuer à se former en parallèle. Il accueille ainsi des profils très divers, comme celui d’Ann-Gaëlle Attias. Avec du recul, elle estime que « la philosophie de ce master est la bonne : accepter un autre type d’étudiants, moins académique, mais qui peut produire du bon travail ». Pour répondre à cette diversité de profils, la pédagogie s’adapte elle aussi : « On parle de concret, et pas juste à l’intellect pur ».
Sous la direction de Stéphanie Laithier, responsable d’étude et de recherche à l’IREL, Ann-Gaëlle Attias s’intéresse à la façon dont les femmes, dans le judaïsme libéral, se sont approprié ou non les objets traditionnellement masculins que sont la kippa, le talit (châle de prière) et les tefillin (phylactères). Cette formation est décisive et lui donne un élan supplémentaire dans sa quête de sens : elle décide, pendant son cursus à l’EPHE – PSL, d’approfondir ses études juives en rejoignant l’école rabbinique.

 

Et aujourd’hui...

Ann-Gaëlle Attias est donc la sixième femme rabbin de France et la septième rabbin de Judaïsme en Mouvement (JEM). Elle est désormais détachée auprès de la communauté juive libérale de Toulouse. Elle inspire aussi d’autres étudiants par son parcours atypique en intervenant une fois par an dans le master qu’elle a elle-même suivi et sans lequel, dit-elle, elle n’aurait pas pu faire ses études rabbiniques.