Portrait de Ian Iracheta, étudiant et artiste
Ian Iracheta étudie l’histoire de l’art et l’archéologie dans le cadre du double diplôme de master de l’École Pratique des Hautes Études, en partenariat avec l’Université de Bologne. À sa formation universitaire, il associe la pratique puisqu’il est lui-même artiste.
Une formation internationale très diversifiée : de la littérature à la sculpture
Né au Mexique, Ian débute son cursus en se formant au piano classique au Conservatoire national de musique du Mexique. Il s’intéresse ensuite à la littérature qu’il étudie d’abord à l’Université nationale autonome du Mexique, puis à l’University College de Londres. Au cours de sa première année de licence, il entreprend un travail de création littéraire et s’essaie à différents genres sous son nom de plume : Ian Charles Lepine. Il est aujourd’hui l’auteur de plus d’une trentaine de livres.
En 2019, Ian entreprend un master Erasmus Mundus en littérature européenne, en cotutelle avec l’Université de Strasbourg, l’Université Aristote de Thessalonique et l’Université de Bologne. Il s’exerce alors à la poésie en 4 langues - français, italien, anglais et espagnol - et remporte le Prix de Littérature Louise Weiss de l’Université de Strasbourg en 2019, 2020 et 2021.
En plus de l’écriture, Ian se lance dans la sculpture, mêlant lettres et arts visuels. Il entreprend Word to Form, un ouvrage qui mélange poésie et sculpture.
L’EPHE - PSL, un choix de chercheur mais aussi d’artiste
Souhaitant poursuivre sa formation théorique, Ian s’inscrit en master à l’Université de Bologne avec pour objectif de rejoindre l’EPHE - PSL, partenaire de l’Université italienne.
« Le master de l’Université de Bologne étant plutôt concentré sur l’art contemporain, il manquait la dimension historique que je cherchais. Comme artiste et chercheur, je voulais avoir une formation plus concrète dans l’art du passé et compléter mes connaissances en archéologie grecque, une discipline que j’avais très peu étudiée mais qui marquait très fortement ma production artistique ».
L’étude des religions anciennes que propose l’EPHE - PSL lui offre la possibilité d’approfondir sa compréhension de la pensée antique.
Formation universitaire et pratique artistique : une influence mutuelle
Au cours de son année de master 2 à Paris, Ian réalise 6 sculptures en argile dont 3 sont très fortement liées à son travail académique et à l’EPHE - PSL.
Alors qu’il suit le séminaire de Francesca Prescendi sur la religion romaine, Ian s’intéresse au changement iconographique entre les représentations grecques de Perséphone/Proserpine et les images qu’on en trouve sur les sarcophages romains. Il réalise un buste de la déesse. « La sculpture a ainsi inspiré la recherche, mais la recherche a également inspiré la sculpture dans un processus tout à fait synchronique qui nous révèle les possibilités créatives de la recherche académique ». L’œuvre est présentée le 24 janvier 2024 à l’Institut National d’Histoire de l’Art (INHA) et installée dans les locaux de l’UMR 8210 ANHIMA (Anthropologie et histoire des mondes antiques).
Son expérience à l’EPHE - PSL l’inspire : « Dans le cadre de mes études de master, j’ai eu la chance d’étudier une variété énorme des productions artistiques de l’histoire humaine. Ce voyage, qui m’a amené de l’archéologie grecque à l’art contemporain, a suscité en moi de profondes réflexions sur l’esprit innovateur de l’homme et son élan pour toujours trouver la nouveauté ». C’est ainsi que naît sa Nature du Temps, inspirée de La Nature d’Alfons Mucha (1860-1939), présentée au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. La technique employée donne un aspect archéologique à l’œuvre, mais l’ajout d’un sablier rapporté rappelle les collages avant-gardistes. Ce dernier évoque le temps qui s’écoule pendant que le spectateur observe le buste, rappelant que « le nouveau n’existe que pendant un instant, et qu’il se trouve toujours à mi-chemin de devenir histoire ». La Nature de Temps a été offerte à l’Université PSL.
Ian réalise une troisième sculpture, alliant travail universitaire et artistique, une reproduction en argile d’un marteau cérémonial du VIIème siècle av. J.-C., offerte à François Quantin, directeur d’études sur la chaire « Religions de la Grèce ancienne : espaces, cultes, institutions ».
Et après ?
Ian souhaite poursuivre sa recherche en doctorat en histoire de l’art, tout en développant sa carrière artistique, les deux allant de pair : « Mon art commence toujours avec un exercice intellectuel qui après se traduit en forme. Par conséquent, la recherche académique est pour moi une activité créative, qui nourrit ma littérature et mon art ». En plus de la création de sculptures, Ian profite de son année de master à l’EPHE - PSL pour écrire un roman « archéologique », A Song Gone By: An Archaeology of the Self, à paraître en juin 2024. « J’espère dans un futur prochain pouvoir transmettre en tant qu’enseignant la passion que je ressens pour la culture, toujours en produisant des sculptures qui aident au public à s’engager avec le patrimoine et l’histoire ».
Direction de la Communication : C. David