Portrait de Romane Villemonte de la Clergerie. Un parcours engagé en neurosciences
Étudiante dans le master 2 « Physiopatholgie intégrative » de l’EPHE - PSL, Romane Villemonte de la Clergerie se spécialise dans l’étude des pathologies du système nerveux.
Un parcours entre défis académiques et engagement professionnel
Après un baccalauréat scientifique obtenu en 2017, Romane se lance en PACES, la première année commune aux études de santé, avant de se tourner vers la recherche scientifique.
« J’étais déjà très intéressée par le cerveau et le système nerveux, je me posais beaucoup de questions. J’ai eu la chance d’assister à une conférence d’Aurore Malet Karas sur le cerveau et les émotions qui m’a beaucoup inspirée. J’ai eu un déclic : j’ai mis toutes les chances de mon côté et me suis réorientée. »
Elle intègre une licence de biologie cellulaire et moléculaire à l’Université d’Orléans et rejoint ensuite le master « Physiopathologie intégrative » (PPI) de l’École Pratique des Hautes Études. Cette formation professionnalisante lui permet de se placer directement au cœur de la recherche en train de se faire en alliant la théorie à la pratique grâce à un stage long en laboratoire à réaliser chaque année.
« Tout cela me parle. J’étais très intéressée par l’idée de questionner, de produire des résultats, de les analyser et de proposer une explication. »
Le master PPI laisse une grande part à l’autonomie et à la réflexion des étudiants qui peuvent choisir les matières qu’ils suivent dans les 3 axes de la formation : « cellules normales, cancers et thérapies », « infectiologie » et « pathologies du système nerveux ».
Recherche en neurosciences : de la mémoire traumatique aux neuropathies périphériques
Intéressée depuis de nombreuses années par le cerveau, Romane explore des sujets de recherche transdisciplinaires et précliniques. Son stage de Master 1 au laboratoire iBraiN de Tours s’est concentré sur les effets du stress précoce sur la mémoire traumatique.
« On essayait d’observer l’ensemble des neurones activés en même temps lors d’un même évènement ou d’une même tâche d’apprentissage. Sur un modèle animal de souris, nous voulions marquer les neurones actifs lors du stress précoce et son rappel pour voir si les mêmes neurones étaient activés ou non, ce qui allait être modifié et dans quelle région du cerveau. On cherchait aussi à mieux comprendre quelles structures et éléments dans le cerveau pourraient favoriser la persistance de ces mémoires ou non, et sur quels acteurs on pourrait jouer si on voulait les moduler. Le stress précoce en lien avec la maltraitance infantile est un vrai problème de santé publique ».
Pour son stage de Master 2 au laboratoire INEM du CNRS à Orléans, Romane reprend un projet amorcé lors de sa licence, sous la supervision de Flora Reverchon, maître de conférences universitaire. Elle s’intéresse cette fois aux neuropathies périphériques chimio-induites, c’est-à-dire les atteintes nerveuses du système nerveux périphérique en réponse à la Vincristine, un traitement chimiothérapique. Le projet, à la croisée des neurosciences et de l’immunologie, vise à explorer le développement de ces atteintes nerveuses et leurs mécanismes certains pour parvenir à proposer des thérapeutiques. L’objectif à long terme est de permettre une meilleure prise en charge des patients atteints de cancers traités par Vincristine.
Ces deux stages, très différents l’un de l’autre, lui permettent d’explorer largement les neurosciences.
Et après ?
À l’issue de son master, Romane projette de poursuivre sa recherche à travers une thèse dans le domaine de la neuro-inflammation ou bien autour du cerveau, des émotions et de la mémoire, en lien avec le traumatisme chez les femmes et les enfants. Elle espère ensuite devenir enseignant-chercheur.
Romane tient particulièrement aux questions de transmission et de vulgarisation qu’elle aimerait également approfondir à l’avenir. Elle a d’ailleurs été lauréate du prix décerné lors de la journée pluridisciplinaire organisée par l’EPHESE où elle a présenté son projet de recherche.
Direction de la Communication : C. David