Sophie
MINON

Directrice d'études

Sophie MINON est depuis 2015 Directrice d'études en Dialectologie du grec ancien à l'École Pratique des Hautes Études - PSL, laboratoire ANHIMA. Ses principaux sujets de recherches sont en linguistique du grec ancien et actuellement en étymologie, sémantique et pragmatique appliquées spécialement à l'onomastique anthroponymique.

 

Elle a publié en 2007 Les inscriptions éléennes dialectales (VIe-IIe siècle avant J.-C.), en 2 volumes (1. Corpus. 2. Grammaire et vocabulaire institutionnel), édité un volume sur Diffusion de l'attique et expansion des koinai dans le Péloponnèse et en Grèce centrale (2014), coédité récemment avec A. Alonso Déniz et al. La suffixation des anthroponymes grecs antiques (2017). Elle dirige le Lexonyme. Dictionnaire étymologique et sémantique des anthroponymes grecs antiques, dont le volume 1 (A-E), rédigé en collaboration avec G. Genevrois, E. Nieto Izquierdo, Fl. Réveilhac et J.-C. Chuat, et avec la participation d'Ed. Chiricat et de M. Garré, est paru en 2023, comme les ouvrages précédents, chez Droz, à Genève, collection des Hautes études du monde gréco-romain.

 

Elle a créé parallèlement, en collaboration avec l'informaticienne Magdalena Turska (ExistSolutions), le site de recherches corrélé au dictionnaire, LGPN-Ling. Étymologie et Sémantique des noms de personnes grecs antiques (https://lgpn-ling.huma-num.fr).

 

Elle est actuellement responsable avec Patrick Henriet du service des publications de la section des sciences historiques et philologiques de l'EPHE - PSL.

Programmes de recherche, au sein de l'UMR8210 (AnHiMa) :

  • codirection avec Denis Rousset, directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études - PSL, du programme Recherches philologiques et historiques sur les inscriptions grecques et collaboration dans ce cadre, depuis 2003, au Bulletin épigraphique de la Revue des études grecques, recension annuelle des publications dans ce domaine dirigée par Denis Rousset.
  • coordination depuis 2015 du projet LGPN-Ling de dictionnaire étymologique et sémantique des noms de personnes grecs antiques, versions numérique et imprimée. Ce dictionnaire est conçu comme la mise à jour de l'ouvrage fondateur de Fr. Bechtel, Die historischen Personennamen des Griechischen bis zur Kaiserzeit (HPN 1917) à partir des huit volumes actuellement parus du Lexicon of Greek Personal Names d'Oxford (ca 400 000 individus répertoriés, porteurs d'environ 40 000 noms différents). Le corpus des noms de personnes étudiés (environ 36 000 au total) est un peu inférieur à celui du LGPN : certains d'entre eux, en effet, seulement hellénisés par le suffixe, sont en fait d'origine linguistique non grecque (thrace, celtique, iranienne, anatolienne, égyptienne, sémitique, italique ou étrusque). L'accroissement du corpus, de 140% par rapport aux HPN, s'explique par l'extension géographique et chronologique du domaine d'étude, qui comprend l'essentiel du bassin méditerranéen (Égypte et Syrie non comprises), de la période archaïque au début de l'époque byzantine.

Notre objectif est d'offrir l’analyse la plus complète possible du sémantisme de chaque nom grec.

D'une manière générale, trois raisons principales fondent le choix de l'idionyme : 1) le sens étymologique ; 2) les représentations idéologiques et culturelles associées –véhiculées notamment par les noms propres des autres champs de l'onomastique exploités–, qui sont elles-mêmes fonction des différents réseaux d'appartenance de l'individu, du plus large, le monde hellénique puis gréco-romain, au plus étroit, le cercle familial ; 3) la transmission patrimoniale, qui relève de ce seul dernier cercle.

Il s'agit, dans ce cadre, d'explorer, à partir du lexique, avec lequel l'anthroponymie est en étroite relation d'imbrication –et en s'appuyant sur les collocations phraséologiques pour les noms di- ou tri-bases–, la part plus nettement dénotative de la signification du nom; et en corrélation avec les données plus proprement individuelles disponibles au-delà du strict champ linguistique, qu'elles soient prosopographiques, relèvent d'autres champs de l'onomastique ou ressortissent plus largement à divers contextes géo-historiques et socio-culturels, la part plus proprement connotative de son sémantisme.