Laurent
BREMOND

Maître de conférences

Laurent Bremond est titulaire d'un doctorat d'Aix-Marseille (2003) et d'une habilitation à diriger des recherches de l’Université de Montpellier (2014). Il a été recruté en 2007 à l'EPHE. 

Ses thématiques de recherches concernent la distribution et le fonctionnement passé et actuel des paysages tropicaux. Il étudie ainsi la réponse des écosystèmes aux forçages environnementaux naturels et anthropiques. Il s’intéresse également au développement d’outils et de méthodes pour améliorer les reconstructions paléoécologiques de ces écosystèmes. L’approche qu’il développe consiste à reconstruire la dynamique des végétations sur le temps long pour comprendre leurs réponses aux changements environnementaux, tels que les changements climatiques et les perturbations anthropiques, notamment les feux. La paléoécologie est une écologie rétrospective qui permet d’intégrer des échelles de temps de quelques centaines à plusieurs millions d’années et d’avoir ainsi une perspective à long terme de problématiques actuelles et futures. Il étudie du matériel sédimentaire qu’il prélève dans des archives naturelles d’où sont extraits des indicateurs fossiles qui permettent de quantifier et différencier le rôle des facteurs climatiques et humains. 

Au printemps 2024 je dirige en tant que Coordinateur et Partenaire plusieurs projets financés par l’ANR dont voici le résumé ci-dessous.

Je participe par ailleurs à plusieurs autres projets  qui permettent de financer plusieurs contrats de Postdoctorat, Thèse ou bien Ingénieur d’Étude en cours ou bien qui s’ouvriront courant 2024

 

ANR PAST17 (Thèse Fiona Cornet) ; Biodiversa+ BioMonI (Postdoctorat en palynologie tropical à ouvrir) ; PEPR FORESTT (IE à ouvrir).

 

RainforStory – 2024 – 2028

Émergence et diffusion de l'agriculture dans les forêts du Bassin du Congo

Coord. J. Duminil (IRD, Diade)

 

Le projet RainForStory, vise à comprendre l'influence des activités humaines (développement des pratiques agricoles) sur les espèces végétales des forêts tropicales africaines. Plus précisément, nous développerons une approche interdisciplinaire pour reconstruire la dynamique démographique temporelle d'un ensemble de plantes utiles et analyserons comment leurs histoires écologiques et évolutives récentes (10 000 BP à aujourd'hui) ont été affectées par la migration, l'occupation et la gestion humaines des forêts tropicales d'Afrique Centrale. Nous pensons que l'influence humaine sur l'histoire écologique et évolutive des plantes utiles peut être reconstituée en développant un projet de recherche interdisciplinaire original qui intègre des approches complémentaires d'archéologie, de génomique végétale et de paléoécologie/climatologie.

 

Dans le cadre de ce projet, je co-dirigerai un contrat doctoral qui débutera en septembre 2024.

 

 

Madeogen – 2023 – 2028

Histoire des paysages et des peuplements à Madagascar

Coord. L. Bremond (EPHE, ISEM)

 

Madagascar possède tous les atouts pour être l’attention d’une recherche pluridisciplinaire moderne et soucieuse de la durabilité entre sociétés et nature. En effet, son insularité ancienne a permis une diversité spécifique incroyable mais en même temps fragile face aux contraintes anthropiques débutées il y a plus de 1000 ans et qui se sont fortement intensifiées récemment. Le peuple malgache actuel est le fruit de la rencontre de de populations Austronésiennes, venant d’Asie et Bantu venant d’Afrique. Ces deux sociétés ont apporté chacune leurs cultures (pratiques agricoles, plantes, élevage, art, …) dont les traces sont encore perceptibles aujourd’hui. Le projet Madeogen cherche à estimer la chronologie de ces colonisations, la diffusion de ces populations dans l’île et les traces de leurs différentes pratiques agricoles ainsi que de leurs impacts sur les paysages depuis 3000 ans. Une approche combinant 3 disciplines indépendantes et complémentaires, la paléoécologie, la génétique humaine et l’éthnoécologie, sera utilisée pour reconstruire les changements socio-écologiques sur le long terme. Pour cela, six zones géographiques ont été choisies d’après l’expérience du consortium de recherche qui travaille sur le territoire depuis de nombreuses années. Pour chacune zone, des sédiments lacustres seront échantillonnés et analysés pour détecter les traces d’activités naturelles et anthropiques depuis 3000 ans. La diversité génétique des populations actuelles des villages alentours sera analysée et leur relation, leur perception des paysages, les techniques et les pratiques qui ont pu avoir un effet sur la dynamique des paysages, à court et à long termes seront questionnées. Les analyses génétiques permettront d’estimer l’âge d’hybridation des différentes populations, leur évolution démographique. Les enquêtes ethnoécologiques viendront tester la cohérence de ces mélanges socio-culturels et la paléoécologie permettra de fixer un cadre temporel et environnemental.

 

Dans le cadre de ce projet, je co-dirigerai un contrat Postdoctoral (Palynologie Tropicale et ADN Env. sédimentaire) qui débutera en septembre 2024.

 

https://anr.fr/Projet-ANR-22-CE27-0014

 

 

DESSFOR – 2021 – 2025

États Stables Dégradés en Forêts Tropicales

Coord. M. Réjou-Méchain (IRD, AMAP)

 

Le projet DESSFOR étudie les mécanismes par lesquels les forêts à Marantacées s’installent et se maintiennent à différentes échelles spatiales et temporelles. Nous allons combiner des observations à des échelles locales et régionales avec des modèles théoriques parcimonieux pour étudier la dynamique à long terme des forêts à Marantacées, les conditions pour lesquelles une stabilité est attendue et les mécanismes par lesquels les herbacées géantes rentrent en compétition avec les arbres, ou restreignent leur développement, et pourraient monopoliser l'espace. Le projet est structuré en quatre tâches (WP) complémentaires : WP0 est consacrée à la synthèse des travaux réalisés sur les forêts à Marantacées. Le WP1 vise à étudier les principaux mécanismes écologiques qui sous-tendent la dynamique des forêts à Marantacées ; le WP2, qui me concerne directement, étudie les dynamiques spatio-temporelles contemporaines (<100 ans) et à long terme (> 500 ans) de ces forêts en se basant sur des données de télédétection et des approches paléoécologiques; enfin, le WP3 consiste à comprendre les conditions de stabilité post-perturbation des forêts à Marantacées et l'importance relative des déterminants de cette stabilité à travers le développement de modèles mathématiques.

 

https://anr.fr/Projet-ANR-20-CE32-0010